Notre deuxième journée dans la capitale Irlandaise débute par un très agréable p’tit déj’ dans la très colorée cuisine – salle à manger de notre très charmante auberge Barnacles. Echange de bonjours décontract’ avec les autres occupants de notre piaule “Did you see the concert last night?” – “Did I wake you?” – “Where are you headed today?“, on abandonne nos valises dans une pièce verrouillée près de la réception, et on déhotte encore une fois dans Temple Bar par un début de journée gris, pluvieux, maussade. Mais de maussade, y’a vraiment que le temps. Les vitrines affichent déjà une chiée de petits artifices chers et inutiles pour célébrer la Saint Patrick, quelques jours plus tard, et c’est avec la déconnite aigüe de 2 chiares qu’Hélène et moi nous sapons de vert et d’orange. C’est bien simple, on a 12 ans tout rond!

On joue donc les touristes quelques instants, cartes postales, verres à shots, aimants débilos, et on se trisse. On se trimballe de ruelle en ruelle, on musarde sans but précis, le nez en l’air (au figuré, parce qu’il flotte encore) en s’imprégnant des sons (ramdam de bus à impériale) et des odeurs (de pots d’échappement et de bitume trempé) de la grande ville, pour s’en aller flânocher finalement du côté de Trinity College. Le livre de Kells (un gros bouquin qu’une poignée de mectons en robes avaient tartouillé de graffitis celtiques voilà au moins une paye) étant closed for maintenance, on préfère s’esbigner vers la fameuse ancienne usine Guinness.

Tout le monde nous l’avait conseillée, et il semblait inévitable que l’on quittât Dublin sans avoir visité la maison mère de la Guinness. Un peu comme laver du linge blanc et pas voir la chaussette rouge glissée dans le tas, quand ton annif tombe le 29 février, ou quand ton meilleur Chateauneuf, cuvée réservée, planquée depuis 10 ans est bouchonné, c’est moche, c’est triste.

Ainsi donc on déambule dans le complexe en suivant un itinéraire ludique et on se laisse balader entre houblon, malt (photo ci-contre), orge, cuves, filtres, azote et dioxyde de carbone. Pssssssh. On apprend aussi que la Guinness se siffle préférablement à une température de 6°C, et que l’action de l’azote et du dioxyde de carbone forment des bubulles qui provoquent une mousse crémeuse et non pétillante.

On déboule dans une piaule de dégustation où un gentil larron nous explique comment tirer, servir et déguster la Guinness. Si dans notre plate Belgique la bière ne l’est point et s’il nous est habitude de la boire pétillante, à commencer par la mousse, en Irlande il est proscrit de boire une Guinness avant que les bulles ne soient “retombées”. Il est d’ailleurs coutume de la servir en deux fois (à compter donc 2 minutes pour servir correctement une Guinness).
Arrivées à la fin de notre échappée sauvage au pays du cécémel froid – ou pas – on nous offre gracieusement une belle Guinness crémeuse (tirée donc en 2 fois) dans le fameux Gravity Bar, ou tour panoramique à la grande baie vitrée d’où nous est offert de contempler… un crachin puréedepoitesque tout à fait réjouissant. Nous moustachons donc nos Guinness (voire Hélène ci-contre) et déjà, la journée se carapate fissa fissa et nous nous préparons à retourner chercher nos valises à l’auberge. Ouais, ce soir, changement de programme, on va Couchsurfer chez Eoghan. Si vous vous demandez kezako ce machin, allez voire ma rubrique (à venir) sur le Couchsurfing. J’avais envoyé une requête demandant l’hospitalité chez not’ nouveau-futur-pote et on trépigne de rentrer chez lui se sécher les poils, faire sa connaissance, casser la dalle et se rincer le gosier.

Or donc, nous! Eoghan se montre aussi Irlandais qu’agréable et social, un peu comme un vieux poteau qu’on retrouve après des années, comme si on s’était quitté la veille. En quelques minutes, on est potes, repus et affalés dans les divans de son living, bière en main, et on refait le monde. Il nous présente à Phil, Luke, Rosa, renverse les pop corn partout, on se bidonne, et il nous offre son lit quand vient l’heure d’aller roupiller. Rires, bonne humeur, décontract’. Les photos de cette soirée – qui reste décidément un excellent souvenir de notre découverte de Dublin et contribue à l’aspect généralement positif que nous en avons retiré – resteront à jamais à portée de nos mémoires et de notre imagination. Nighty night!