C’est un tort de croire qu’il faut forcément partir à travers vents polaires et déserts et déserts, chevauchant jours et nuits, risquant jusqu’à sa vie… Pardon, je m’éloigne. Brefle, toussa, pour découvrir de beaux endroits. Sachez-le! Point donc besoin de se perdre au fin fond de la jungle Péruvienne, Brésilienne ou Malaise pour y découvrir des coins atypiques (même si je l’avoue, certaines destinations sont plus à envier que d’autres)!
Certes, c’est tellement plus attirant de risquer sa peau en territoire miné, à l’aventure dans un sinueux canyon ou à s’émerveiller des variétés culinaires indiennes rincées dans l’eau courante (pour ce qui est du pays des vaches sacrées, je prendrai des notes l’année prochaine, puisque j’espère m’y rendre, dans un journal spécialement et délicatement commençant par le classique Dear Diarrhea) .
Mais revenons à nos bestioles laineuses: je n’en disconviens pas, en Belgique aussi on a des coins sympas, sans mines, avec même de l’eau potable, et le tout, c’est carrément bath! A Liège, au moindre rayon de soleil (dont les apparitions se font désirer 8 mois sur 12), les Liégeois se jettent sur les parcs et les terrasses (ou l’inverse), et le centre de la ville n’est plus que fête, bière et musique. J’exagère à peine. J’édulcore un peu. Toute occasion manquée à picoler crapuleusement au soleil est une excuse gâchée, pusiqu’elles sont là pour s’en servir. Et nous, peuple Liégeois fêtard s’il en est, nous les connaissons toutes.
Anybref, disé-je, outre nos très jolies campagnes Hennuyère ou de Hesbaye, nos mignonnes Ardennes enneigées, nos festivités Binchoises, Liégeoises, ou Montoises, les flamands nous réservent aussi de charmantes surprises comme les villes de Gand et de Bruges. Des légendes, des paysages pas dégueus, des dédales de coquines ruelles pavées, des places remplies d’une histoire palpable, ou l’impression presque littérale qu’il ne nous manque qu’une paire de sabots, quelques bestioles à vendre au marché, et la connaissance d’une langue vieille de quelques centaines d’années. Tout ça here in fucking Bruges (pour ne citer personne Colin Farrell dans le film presque-éponyme).
Touristes d’un jour, Luli et moi nous perdons dans la foule des vrais touristes (ouais parce que je me considère comme une vraie fausse touriste, pisque je ne quitte pas mon pays), en rajoutant à notre crédibilité le fait qu’on parle anglais entre nous. Enfin, un bon gros mélange d’anglais, parsemé de français, rallongé d’un peu d’espagnol, le tout assaisonné de quelques mots de flamand pour faire genre. D’ailleurs, on fait tellement le genre qu’à chaque misérable tentative de baragouiner ma seconde langue nationale, on me répond en anglais. Ah ouais, trop genre!
Or donc, on a trouvé un moyen efficace de se fondre dans la masse (et surtout de la traverser), celui de louer 2 vélos pour une poignée d’heures, et ainsi gaiement parcourir las 6km séparant Damme de Bruges (et accessoirement se piquer d’un distingué bouffé d’herbes dans les hauts talus et de se bidonner à n’en plus pouvoir). Mentionnons également une crêpe dûment méritée dans une cosy petite auberge de campagne avant de se remettre en route, ainsi qu’une pensée amicale pour Thyl Ulenspiegel, le Robin des Bois flamand.
Comme quoi, même par blanc ciel d’un mois de novembre bien belge en plein mois de mai, il est tout à fait possible de s’offrir une escapade ma foi aussi appréciable que peu onéreuse, jointe d’exercice physique Ô combien négligé entre nos habitudes épicuriennes et nos excès en tous genres. Payez-vous une tranche si vous en avez l’occasion!
PS: Bon à savoir, Bruges est jolie toute l’année, nous n’en disconviendrons pas, mais elle est encore plus jolie en hiver, par temps frais et ensoleillé, comme suit: